Lorsque vous investissez dans des actifs éoliens, qu’ils soient nouveaux ou que vous les acquériez sur le marché secondaire, vous devez connaître deux chiffres clés qui sont essentiels pour vos hypothèses de prévision et de plan d’affaires; ce sont P50 et P90.
Introduction
L’un des risques les plus importants lors de l’investissement dans le secteur de l’énergie éolienne est la variabilité de la ressource éolienne par rapport aux prévisions. Pour minimiser ce risque, des études d’évaluation du rendement énergétique sont effectuées par des experts éoliens pour fournir les chiffres de rendement net et de probabilité de dépassement.
Le but de cet article est de comprendre la différence entre tous ces termes afin de vous aider à sélectionner le chiffre le plus approprié lors de la création de votre modèle d’affaires.
Définitions
P50 et P90 sont des chiffres de probabilité. Le chiffre P50 est le niveau moyen de production, où la production devrait dépasser 50% sur la durée de vie des projets. Le chiffre P90 est le niveau de production qui devrait dépasser 90% de la durée de vie des projets.
Des mesures du vent à P50
Lors du développement d’un projet de parc éolien, il est important de collecter des mesures du vent sur place sur une période minimale d’un an. Comme personne ne peut prédire le vent au cours des 20 prochaines années, les données mesurées au mât météorologique sur une période à court terme sont extrapolées à l’avenir, en utilisant des données historiques. Ces données sont fournies par des stations terrestres ou des modèles à méso-échelle. La distribution du vent issue du processus de correction à long terme est ensuite extrapolée aux emplacements futurs des éoliennes à l’aide de modèles numériques. Enfin, la ressource éolienne à chaque emplacement de turbine est convertie en production via la courbe de puissance théorique du modèle de turbine sélectionné.
Le résultat de l’ensemble de ce processus est appelé Rendement brut.
Le chiffre de Rendement net est dérivé du Rendement brut en incluant les pertes tout au long de la durée de vie du projet. Selon les dernières et les meilleures pratiques, ces pertes sont;
- disponibilité de la turbine et pertes de maintenance
- disponibilité du réseau et de la BOP
- pertes électriques
- conditions d’emplacement
- dégradation des pales
- plans de réduction
Passage de P50 à P90
Lors de l’évaluation du Rendement net, chaque étape de la méthodologie appliquée est sujette à certaines incertitudes. L’identification et la quantification des incertitudes sont essentielles pour déterminer les probabilités de dépassement correctes.
Il est possible de distinguer deux classes:
- La variation du vent
- Les erreurs de modélisation
La première catégorie fait référence à la variabilité de la ressource éolienne dans le temps. On sait que de grandes variations peuvent être observées d’une année à l’autre sans qu’aucune prévision ne soit possible. Dans ce contexte, une incertitude est calculée pour tenir compte de la variation interannuelle sur la durée de vie du parc éolien. Plus la durée de vie du projet est longue, plus il est probable qu’il atteigne le P50 en production cumulée. En savoir plus sur la réduction des incertitudes P50 ici.
La deuxième catégorie se réfère à l’incertitude du modèle; c’est-à-dire les incertitudes liées à chaque étape de la méthodologie appliquée en raison de l’utilisation de modèles mathématiques et numériques; mesure du site, profil vertical, données de référence, correction à long terme, modélisation de l’écoulement du vent, modélisation du sillage, densité et courbe de puissance.
Conclusion
Comme personne ne peut prédire le vent au cours des 20 prochaines années et que les modèles et méthodes utilisés pour évaluer le rendement énergétique sont sujets à des erreurs, la prise en compte d’une incertitude est cruciale lors de la création d’un modèle économique. Ceci est d’autant plus pertinent que la ressource éolienne sur le site du parc éolien peut être affectée au fil du temps par l’évolution à proximité immédiate: urbanisation, densification des éoliennes voisines, croissance des arbres, etc.
Greensolver recommande fortement de considérer les chiffres P90 ou P75 au lieu du P50, en fonction de la qualité de l’évaluation du rendement énergétique. Pour déterminer la qualité d’une évaluation du rendement énergétique, un examen effectué par un expert indépendant est essentiel. Contactez-nous pour plus de détails!
Par Carla Vico, Directrice des opérations